29- CHITWAN, SAFARI A PIED
Vendr 02 avri: Chitwan, safari à pied. (voir l'album photos n° 29)
A l'aube, j’embarque dans une pirogue creusée dans un tronc d'arbre.
J'ai deux guides pour moi tout seul.
Il n'y a pas encore beaucoup de touristes et les agences proposant les activités dans le parc sont au moins une dizaine. J'ai pu négocier avantageusement mon périple.
L'eau de la rivière Rapti est à 4 cm du bord, la pirogue est pleine et chacun
s'attend à chavirer à tout instant.
Beaucoup d'oiseaux et je vais m'apercevoir que le plus âgé de mes guides, Maya, connait toute la faune et la flore dans les moindres détails.
Deux petites heures de navigation dans très peu d'eau. Il y a des mois qu'il n'a pas plu et il fait très chaud, on touche souvent le fond dans les rapides, tant mieux on ne chavirera pas ! NB : il y a des crocodiles !!!
Début du périple à pied.
Nous allons tous les trois crapahuter jusqu’à
17h et tenter de voir un max d’animaux. Mes guides sont armés d’un bâton en
bambou plein (très dur) d’une main et d’un gros caillou de l’autre. . Ils
éloignent éventuellement tigres, ours, singes, hyènes, serpents, rhinocéros
unicorne .. etc.
A propos de rhinocéros nous passons près d’un gros tas de crottes. Maya
m’explique que contrairement aux éléphants qui font leurs bouses au gré de
leurs envies, comme les vaches et les chevaux, les groupes de Rhinos font tous
au même endroit, en quelque sorte dans leurs toilettes.
En anglais le Rhino far and Gite (rhinopharyngite !!) Désolé, j’ai pas pu me retenir (sic) ;o((
Toutes les traces me sont expliquées et l’heure de passage précisée. Très prenant. On voit des griffures sur les troncs d’arbres, 5 traits appartiennent aux ours et 3 traits aux tigres. Il y a prés de 450 espèces d’oiseaux et 140 tigres dans le parc. Un système de photo automatisé avec cellule permet de les comptabiliser.
Chitwan signifie « cœur de la jungle ». Grande forêt (70 % du
parc) où domine le Sal, arbre très dur du Téraï. Beaucoup sont entourés de figuiers
étrangleurs, sortes de grosses lianes qui finissent par les faire périr. On
peut aussi admirer les Kusums aux fleurs écarlates.
Autrement ce sont de grandes étendues de hautes herbes qui poussent jusqu'à 8 mètres de haut. Ce sont d’excellents camouflages pour les rhinos et les tigres. On peut passer à 2 mètres sans s’en douter.
Les marécages et petits lacs sont des endroits propices à la rencontre
d’animaux venant boire. Problème quand même car la chaleur (36°c) incite les
animaux à rester à l’abri du soleil dans les hautes herbes et donc invisibles.
Au détour d’un chemin découvert, un groupe d’antilopes ou daims tachetés qui nous observent prudemment et s’enfuient dès que l’on avance. Ceci à plusieurs reprises.
On m’incite promptement à stopper, reculer sans bruit, m’accroupir. Nous
sommes à quelques mètres d’un rhinocéros qui dort.
Je ne le vois pas au désespoir de mes guides qui insistent. Un pas dans les
feuilles avec mon 48 fillette, donc du bruit et le voici qui bondit et
s’enfuit. Là je le vois bien, il est immense, noir et immense. Émotion,
ravissement, j’en suis essoufflé.
Ca me rappelle il y a quelques années en Afrique.
J’observais un gros crocodile au bord d’une mare
quand un "petit" crocodile est parti de mes pieds vers le point d’eau voisin.
J’étais, sans le savoir, à moins d’un mètre de lui.
La trouille rétrospective cette fois
là ! (petit le croco , mais costaud !)
Beaucoup de feux qui sont allumés et laissés bruler sans contrôle. On me
dit que les herbes sèches crament et que le feu s’arrête aux herbes grasses. Cela fait un bon engrais pour la repousse.
De gros trous sont creusés par les ours à la recherche d’insectes, de termites
à défaut de miel.
On passe près de 2 éléphants, en apparence très pacifiques mais dont on
m’invite à me méfier car ils chargent facilement.
A proximité se trouvent trois personnes, les pieds dans un espace boueux avec des bassines et un filet.
Ils « pèchent » des petits poissons prisonniers de cette boue. La
bassine pleine de cette mixture est passée dans le filet en guise de passoire et
les malheureux poissons sont récupérés.
Si je vois friture (du golfe ?) ce soir au menu, je m’abstiens !
Deux rhinos au loin dans un trou d’eau (je ne suis pas sur de les avoir
bien vu et dit oui pour faire plaisir) et l’heure du retour approche.
Pas de
tigres hélas, ni de singes. Il fait trop chaud.
Dès le mois de juin, c’est la mousson et la température dépasse allègrement les
40°C. Et en plus ……. Il y a les sangsues en quantité. On peut même en être
recouverts. Il faut les bruler ou mettre du sel.
Horreur. Éviter les mois d’été.
Dès à présent, le soir et la nuit, ce sont les moustiques qui sont susceptibles (faut pas les fâcher !) d'être
porteur de paludisme dans certains coins du parc.
Vrai ! Mais cela ajoute au charme de l’aventure.
Rude et passionnante journée. Demain .... les éléphants.